L'évolution de l'économie mondiale
Politiques

L’économie européenne après la crise

Une interprétation de la situation économique actuelle ne peut être dissociée d’une analyse sectorielle approfondie, considérant comment les tendances et les perspectives sont aujourd’hui plus que jamais affectées par différents facteurs externes.

Industrie : la guerre freine les belles performances du premier trimestre

Jusqu’en mars 2022, les entreprises industrielles lombardes n’intégraient pas les impacts significatifs de l’instabilité géopolitique déclenchée par la guerre en Ukraine. Au premier trimestre 2022, la production manufacturière a en effet progressé d’un solide +10,7 % par rapport à un an plus tôt qui, bien qu’en ralentissement par rapport à la dynamique du trimestre précédent, a enregistré des hausses généralisées dans tous les secteurs. Globalement, l’activité manufacturière en Lombardie se positionne donc au-dessus des niveaux pré-Covid de + 9,5 %, plus que dans l’ensemble de l’Italie (à + 1 %), mais surtout mieux que dans le contexte européen (Espagne à -1,2 %, France à -3,9 %, Allemagne à -4 %). Selon les premières données disponibles, entre avril et juin, en revanche, les impacts de la guerre et du choc énergétique se font sentir avec plus de force, touchant principalement la demande et les attentes de production, qui sont considérablement réduites, mais aussi les commandes en attente.

Voici les conséquences de cette guerre sur l’économie mondiale :

En particulier, la demande tombe sur les plus bas de l’année dernière, même si elle reste historiquement élevée : hors douze derniers mois, les niveaux de commandes en juin 2022 sont au plus haut depuis mi 2007. Pour la fabrication lombarde et italienne, les facteurs critiques perdurent être les prix des matières premières et des produits semi-finis, ainsi que les frictions, y compris logistiques, des chaînes d’approvisionnement. Le ralentissement de la demande internationale et la forte appréciation du dollar par rapport à l’euro ont également un impact (avec un taux de change à 1,02 au 5/7/2022, au plus bas depuis fin 2002). Tout cela jette une profonde incertitude quant à l’évolution de la situation du secteur à l’automne prochain.

Services en récupération

Les dernières données nationales se rapportant au premier trimestre ont montré une forte reprise du chiffre d’affaires du commerce de gros et du transport et de l’entreposage. L’accélération est liée à l’assouplissement toujours plus grand des mesures de lutte contre les infections, qui dans la perspective de l’été est également un facteur déterminant pour la reprise des services d’hébergement et de restauration, qui maintiennent actuellement la plus grande distance par rapport aux niveaux pré-Covid (malgré l’avancée significative par rapport au second semestre 2021).

Il est évident que les différents facteurs qui sous-tendent les performances actuelles et futures contribuent à différencier le rythme des cycles sectoriels, au moins pour le moment, avec une image globale qui reste de croissance : nos prévisions pour 2022 sont pour un développement lombard de +2,6 % en termes de PIB, donc avec un plein retour aux niveaux de 2019 dans l’année en cours, sous l’effet d’une augmentation constante de la construction, d’une progression toujours significative des services et du commerce et d’un caractère stationnaire important de la valeur ajoutée de l’industrie.

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