Alimentaire

Comment la baisse du prix du blé affecte-t-elle le pouvoir d’achat des Français ?

Le blé est l’une des principales céréales cultivées et consommées dans le monde. Il entre dans la composition de nombreux aliments, comme le pain, les pâtes, les biscuits ou les gâteaux. Son prix a connu de fortes fluctuations ces dernières années, en raison de facteurs climatiques, géopolitiques et économiques. Quel est l’impact de la baisse du prix du blé sur le pouvoir d’achat des Français ?

Le prix du blé, un indicateur de la conjoncture mondiale

Le prix du blé est influencé par l’offre et la demande sur le marché mondial. Il dépend donc de la production des principaux pays exportateurs, comme la Russie, l’Union européenne, les États-Unis, le Canada ou l’Australie, mais aussi de la consommation des pays importateurs, comme la Chine, l’Inde, l’Égypte ou le Maroc.

Voici une vidéo relatant ces faits :

Or, la production mondiale de blé a été affectée par plusieurs aléas climatiques ces dernières années, comme la sécheresse, les gelées, les inondations ou les incendies. Selon le ministère américain de l’Agriculture (USDA), la récolte mondiale de blé pour la campagne 2023-24 est estimée à 787 millions de tonnes, en baisse de 6 millions de tonnes par rapport à la précédente.

Par ailleurs, le prix du blé est aussi sensible aux tensions géopolitiques et aux crises économiques. Par exemple, les bombardements russes sur les infrastructures portuaires ukrainiennes en septembre 2023 ont provoqué une hausse des cours du blé sur Euronext. À l’inverse, le spectre d’une récession mondiale liée à la pandémie de Covid-19 a entraîné une baisse de la demande et donc des prix du blé en juin 2022.

Le prix du blé, un facteur de coût pour les filières agroalimentaires

Le prix du blé a un impact direct sur le coût des matières premières utilisées par les filières agroalimentaires. En effet, le blé représente environ 20% du coût de revient d’une baguette de pain, 40% de celui d’un paquet de pâtes et 60% de celui d’un paquet de biscuits.

Ainsi, lorsque le prix du blé augmente, les industriels et les artisans doivent répercuter cette hausse sur leurs produits finis ou réduire leurs marges. C’est ce qui s’est passé en 2021 et début 2022, lorsque le prix du blé a atteint des niveaux historiquement élevés, dépassant les 400 euros la tonne sur Euronext. La baguette a par exemple augmenté de cinq à dix centimes.

À l’inverse, lorsque le prix du blé baisse, les filières agroalimentaires peuvent réduire leurs coûts de production ou augmenter leurs marges. C’est ce qui se passe depuis le début de la campagne 2023-24, où le prix du blé est redescendu autour de 220 euros la tonne sur Euronext. Toutefois, cette baisse ne se répercute pas forcément sur les prix des produits finis, car d’autres facteurs entrent en jeu, comme les coûts salariaux, énergétiques ou logistiques.

Le prix du blé, un élément du pouvoir d’achat des consommateurs

Le prix du blé a également un impact indirect sur le pouvoir d’achat des consommateurs. En effet, le blé est non seulement utilisé pour l’alimentation humaine, mais aussi pour l’alimentation animale. Il représente environ 15% du coût de production d’un kilo de viande bovine, 25% de celui d’un kilo de viande porcine et 35% de celui d’un kilo de viande de volaille.

Ainsi, lorsque le prix du blé augmente, les éleveurs doivent faire face à une hausse de leurs charges, qu’ils peuvent répercuter sur leurs prix de vente ou absorber au détriment de leur rentabilité. C’est ce qui s’est passé en 2021 et début 2022, lorsque le prix du blé a flambé. Tout ce qui est issu de la production animale a aussi coûté plus cher, comme la viande, le lait ou les œufs.

À l’inverse, lorsque le prix du blé baisse, les éleveurs peuvent bénéficier d’une baisse de leurs charges, qu’ils peuvent répercuter sur leurs prix de vente ou utiliser pour améliorer leur rentabilité. C’est ce qui se passe depuis le début de la campagne 2023-24, où le prix du blé a chuté. Tout ce qui est issu de la production animale devrait coûter moins cher, comme la viande, le lait ou les œufs.

Le pouvoir d’achat des consommateurs dépend donc en partie du prix du blé, mais aussi d’autres facteurs, comme le niveau des revenus, des impôts, des prestations sociales ou des taux d’intérêt. Selon l’Insee, le pouvoir d’achat des ménages français a augmenté de 1,8% en 2022, après avoir baissé de 0,4% en 2021. Cette évolution s’explique notamment par la reprise de l’activité économique après la crise sanitaire et par les mesures de soutien du gouvernement.

Léa M.

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