Nexem plaide pour une mobilisation nationale en faveur du médico-social
Face à la précarité croissante du secteur médico-social, Nexem, représentant des employeurs, appelle à un sursaut national. Un manque criant de moyens et de reconnaissance frappe les professionnels dédiés à l’accompagnement des personnes vulnérables.
Alain Raoul, président de Nexem, n’a pas mâché ses mots lors de son intervention sur France Inter le 31 octobre dernier. Le secteur médico-social, jadis fierté nationale, traverse une zone de turbulences qui menace son essence même. L’appel à l’aide des employeurs résonne comme un cri du cœur face à un manque criant de moyens, que ce soit en termes financiers ou humains.
Pourtant, la détresse du secteur ne date pas d’hier. Selon Alain Raoul, il manquerait actuellement 50 000 postes pour accompagner dignement les personnes en difficulté en France. La situation salariale est également préoccupante. Un exemple : il y a dix ans, un éducateur spécialisé débutait avec un salaire équivalent à 1,6 Smic. Aujourd’hui, il doit se contenter de 1,1 Smic. Une dégradation qui, selon le président de Nexem, génère une catégorie de travailleurs pauvres au sein du secteur médico-social.
Car les annonces gouvernementales, bien que louables, demeurent insuffisantes aux yeux des professionnels du secteur. L’augmentation des crédits dédiés à la lutte contre la pauvreté ou la création de places en crèche ne sauraient masquer une réalité plus sombre : la promesse républicaine de solidarité et de fraternité est en péril.
Nexem, porte-voix des employeurs du secteur médico-social, a donc décidé de monter au créneau.
L’organisation, qui représente 11 000 établissements et plus de 330 000 employés, a choisi l’enceinte de l’Assemblée nationale pour faire entendre sa voix le 24 octobre dernier. Un lieu symbolique pour rappeler aux pouvoirs publics l’urgence de la situation. En ligne de mire : une revalorisation des salaires et une campagne nationale pour redorer le blason des métiers du médico-social.
La crise actuellement menace d’entraîner la fermeture de 4% des associations médico-sociales d’ici la fin de l’année. Le visage de la précarité change, les employeurs, habituellement en retrait des revendications, sont descendus dans l’arène pour défendre le droit de rémunérer dignement leurs employés. En parallèle, une campagne de lobbying s’organise et des amendements prérédigés sont proposés aux débats parlementaire. La balle est désormais dans le camp du gouvernement, qui se doit de réagir face à cette crise qui touche le cœur même de notre pacte social.
Les professionnels du secteur, artisans de la cohésion sociale, attendent désormais des actes concrets.
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