Comment réduire les émissions de gaz à effet de serre du secteur des transports en France ?
Les transports sont le secteur qui émet le plus de gaz à effet de serre (GES) en France, avec 32 % du total des émissions en 2022. Cette part est en légère baisse par rapport à 2019, où elle était de 31 %, mais reste supérieure à celle de 1994, où elle était de 25 %. Le transport routier est le principal responsable de ces émissions, avec 94,7 % du total du secteur des transports en 2020. Parmi les modes de transport routier, les voitures particulières des ménages sont les plus émettrices, avec 53,5 % des émissions des transports en 2020.
Face à ce constat, comment réduire les émissions de GES du secteur des transports en France ? Quelles sont les mesures prises par les pouvoirs publics et les acteurs privés pour favoriser la transition écologique des transports ? Quels sont les enjeux et les défis à relever pour atteindre les objectifs fixés par la loi climat et résilience ?
Les mesures prises par les pouvoirs publics pour réduire les émissions de GES des transports
Les pouvoirs publics ont mis en place plusieurs dispositifs pour inciter les usagers et les professionnels à réduire leurs émissions de GES liées aux transports. Parmi ces dispositifs, on peut citer :
Le bonus-malus écologique, qui vise à favoriser l’achat de véhicules peu émetteurs de CO2 et à pénaliser l’achat de véhicules plus polluants. Ce dispositif a été renforcé en 2020, avec un abaissement du seuil d’émission de CO2 pour bénéficier du bonus et une augmentation du malus pour les véhicules les plus émetteurs.
La prime à la conversion, qui permet aux ménages de bénéficier d’une aide financière pour remplacer leur ancien véhicule par un véhicule neuf ou d’occasion moins polluant. Cette prime a été revalorisée en 2020, avec des montants plus élevés pour les ménages modestes et les véhicules électriques ou hybrides rechargeables.
Le forfait mobilités durables, qui permet aux employeurs de prendre en charge une partie des frais de déplacement domicile-travail de leurs salariés qui utilisent des modes de transport alternatifs à la voiture individuelle, comme le covoiturage, le vélo ou les transports en commun. Ce forfait a été porté à 500 euros par an et par salarié en 2020.
Le plan vélo, qui vise à développer l’usage du vélo comme mode de transport quotidien, en améliorant les infrastructures cyclables, en renforçant la sécurité des cyclistes et en soutenant la filière du vélo. Ce plan prévoit notamment la création de 1 000 km de pistes cyclables temporaires dans le cadre du déconfinement lié à la crise sanitaire du Covid-19.
Voici une vidéo relatant les émissions de CO2 en France :
Les initiatives prises par les acteurs privés pour réduire les émissions de GES des transports
Les acteurs privés, qu’il s’agisse des entreprises, des associations ou des citoyens, ont également un rôle à jouer pour réduire les émissions de GES des transports. Parmi les initiatives prises par ces acteurs, on peut mentionner :
Le développement des services de mobilité partagée, comme l’autopartage, le covoiturage ou le vélopartage, qui permettent de réduire le nombre de véhicules en circulation et donc les émissions de GES associées. Ces services sont proposés par des plateformes numériques, comme BlaBlaCar, OuiCar ou Vélib’, qui mettent en relation l’offre et la demande de mobilité.
La promotion des modes de transport doux, comme la marche ou le vélo, qui sont non seulement bénéfiques pour l’environnement mais aussi pour la santé et le bien-être des usagers. Ces modes de transport sont encouragés par des associations, comme la Fédération française des usagers de la bicyclette (FUB) ou la Fédération française de la randonnée pédestre (FFRP), qui organisent des événements, des formations ou des campagnes de sensibilisation.
L’adoption de pratiques de conduite éco-responsable, qui consistent à adopter un comportement au volant plus respectueux de l’environnement, en réduisant sa vitesse, en évitant les accélérations et les freinages brusques, en entretenant son véhicule ou en optimisant ses trajets. Ces pratiques permettent de diminuer la consommation de carburant et donc les émissions de GES. Elles sont diffusées par des organismes de formation, comme l’Association pour la formation des automobilistes (AFA) ou l’École de conduite française (ECF).
Les enjeux et les défis à relever pour réduire les émissions de GES des transports
Réduire les émissions de GES du secteur des transports est un enjeu majeur pour lutter contre le réchauffement climatique et atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050. La loi climat et résilience, adoptée en 2021, fixe des objectifs ambitieux pour le secteur des transports, comme la fin de la vente des véhicules neufs émettant plus de 123 g CO2/km d’ici 2030, la généralisation des zones à faibles émissions dans les grandes agglomérations d’ici 2025 ou la réduction de 50 % du trafic aérien intérieur d’ici 2025.
Pour atteindre ces objectifs, il faudra relever plusieurs défis, tels que :
Accompagner la transition vers les véhicules à faibles émissions, en développant les infrastructures de recharge pour les véhicules électriques ou hybrides, en soutenant la filière industrielle des batteries ou en favorisant le déploiement des biocarburants et de l’hydrogène.
Diversifier les modes de transport, en renforçant l’offre et la qualité des transports en commun, en facilitant l’intermodalité entre les différents modes de transport, en encourageant le report modal vers le ferroviaire ou le fluvial pour le transport de marchandises ou en développant les solutions de mobilité active ou partagée.
Réduire les besoins de mobilité, en favorisant le télétravail, en aménageant le territoire pour rapprocher les lieux de vie et d’activité, en incitant à la sobriété dans les déplacements ou en sensibilisant les usagers aux impacts environnementaux de leurs choix de mobilité.
Réduire les émissions de GES du secteur des transports est un défi collectif qui implique tous les acteurs : pouvoirs publics, entreprises, associations et citoyens. C’est aussi une opportunité pour inventer une nouvelle mobilité, plus durable, plus inclusive et plus innovante.