Les énergies décarbonées sont celles qui n’émettent pas ou très peu de dioxyde de carbone (CO2), le principal gaz à effet de serre responsable du réchauffement climatique. Elles comprennent les énergies renouvelables (solaire, éolien, hydroélectricité, biomasse, géothermie…), le nucléaire et les énergies fossiles couplées à des systèmes de capture et de stockage du CO2. Quelle est la place de ces énergies dans la consommation énergétique mondiale ? Quels sont les enjeux et les défis pour les développer davantage ?
Selon les données de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), la consommation mondiale d’énergie primaire s’est élevée à 14,3 milliards de tonnes équivalent pétrole (Gtep) en 2018, dont 81 % provenaient des énergies fossiles (pétrole, charbon et gaz naturel). Les énergies décarbonées représentaient donc 19 % de la consommation d’énergie primaire mondiale, soit environ 2,7 Gtep. Parmi elles, les énergies renouvelables étaient les plus importantes, avec une part de 13,5 %, suivies par le nucléaire (4,9 %) et les énergies fossiles avec capture et stockage du CO2 (0,6 %).
Voici une vidéo relatant ces faits :
La part des énergies décarbonées dans la consommation finale d’énergie mondiale était légèrement plus faible, à 18 %. En effet, une partie de l’énergie primaire est perdue lors de sa transformation en électricité ou en chaleur. La consommation finale d’énergie mondiale était de 9,6 Gtep en 2018, dont 41 % provenaient des produits pétroliers, 16 % du gaz naturel, 10 % du charbon, 10 % de la biomasse et des déchets, et 19 % de l’électricité. Parmi cette dernière, environ la moitié était produite à partir d’énergies décarbonées (renouvelables, nucléaire et fossiles avec capture et stockage du CO2).
La part des énergies décarbonées dans le mix énergétique mondial varie selon les régions du monde. L’Europe, l’Amérique du Nord et la Russie sont les zones où elles sont les plus présentes, avec respectivement 28 %, 23 % et 22 % de leur consommation d’énergie primaire en 2018. L’Asie est la zone où elles sont les moins développées, avec seulement 15 % de sa consommation d’énergie primaire. L’Afrique et l’Amérique latine se situent entre ces deux extrêmes, avec respectivement 18 % et 19 %.
Les énergies décarbonées sont considérées comme un axe majeur de la transition énergétique mondiale, visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre et à limiter le réchauffement climatique. L’Accord de Paris sur le climat, signé en 2015 par 195 pays, fixe comme objectif de maintenir l’augmentation de la température moyenne globale bien en dessous de 2°C par rapport à l’ère préindustrielle, et si possible à 1,5°C. Pour atteindre cet objectif, il faudrait réduire les émissions mondiales de CO2 de 45 % d’ici à 2030 et atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050.
Selon l’AIE, les engagements actuels des pays en matière d’énergie et de climat sont insuffisants pour atteindre cet objectif. Dans son scénario tendanciel ou « de référence », qui prend en compte ces engagements, l’AIE prévoit que la consommation mondiale d’énergie primaire atteindra 18,4 Gtep en 2060, dont 74 % proviendront des énergies fossiles. Les énergies décarbonées ne représenteront que 26 % de la consommation d’énergie primaire mondiale, soit une progression de 7 points par rapport à 2018. Dans ce scénario, le réchauffement climatique dépasserait les 2°C d’ici à 2100.
L’AIE présente également deux scénarios plus ambitieux, qui visent à respecter l’objectif de l’Accord de Paris. Le scénario « 2°C » (ou « 2DS ») prévoit que la consommation mondiale d’énergie primaire atteindra 15,8 Gtep en 2060, dont 49 % proviendront des énergies fossiles. Les énergies décarbonées représenteront alors 51 % de la consommation d’énergie primaire mondiale, soit une progression de 32 points par rapport à 2018. Le scénario « neutralité carbone » (ou « B2DS ») prévoit que la consommation mondiale d’énergie primaire atteindra 14,6 Gtep en 2060, dont 35 % proviendront des énergies fossiles. Les énergies décarbonées représenteront alors 65 % de la consommation d’énergie primaire mondiale, soit une progression de 46 points par rapport à 2018.
Ces scénarios impliquent un développement massif des énergies décarbonées, notamment des énergies renouvelables et du nucléaire, ainsi qu’une électrification croissante des usages de l’énergie, en particulier dans les transports. Ils supposent également une amélioration de l’efficacité énergétique et une réduction de la demande d’énergie. Ils nécessitent enfin une innovation technologique et une mobilisation politique et financière sans précédent.
Les énergies décarbonées présentent donc des opportunités mais aussi des défis pour l’avenir de la planète. Elles sont indispensables pour lutter contre le changement climatique, mais elles doivent faire face à des obstacles techniques, économiques, sociaux et environnementaux. Il s’agit donc de trouver le bon équilibre entre les différentes sources d’énergie décarbonées, en tenant compte de leurs avantages et de leurs inconvénients, et de les intégrer dans un système énergétique plus sobre, plus efficace et plus résilient.
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